Contre la campagne homophobe du gouvernement PIS et de l’Eglise catholique
Amnesty France lance une campagne pour défendre et promouvoir les droits des personnes LGBTI+ en Pologne et leurs allié.es en :
- Agissant contre le harcèlement des défenseur.es des droits des personnes LGBTI+ en Pologne
- Agissant contre la répression des marches des fiertés en Pologne.
- Demander aux décideurs français d’intervenir au niveau français et européen en faveur des droits des personnes LGBTI+ en Pologne
https://www.amnesty.fr/discriminations/actualites/defendons-les-personnes-lgbti-menacees-en-pologne
A lire aussi sur les actions de l’ADDP en faveur des droits des personnes LGBTQI+ en Pologne :
Rompre son jumelage avec une « zone libre d’idéologie LGBT » – interview
Mikołaj Roman Czerwiński (AI Pologne)
Miko est né le 31 Juillet 1990 à Gdansk
Chargé de campagne à Amnesty Pologne, il se concentre depuis 8 ans sur les droits LGBTI+, les droits sexuels et reproductifs et la liberté de réunion.
Joanna Małgorzata Gzyra-Iskandar
Joanna est née le 25 Juin 1989. Avec Elżbieta Podlesna et Anna, Joanna à réalisé des affiches montrant la Vierge Marie noire de Czestochowa – vénérée par les chrétiens catholiques et orthodoxes – auréolée des couleurs de l’arc-en-ciel évoquant le drapeau LGBTI+ pour protester contre une action d’une église locale qui avait installé une boîte où pouvaient être déposés des papiers exprimant les « péchés LGBTI”. Joachim Brudziński, alors ministre de l’intérieur, avait dénoncé un acte de « barbarie culturelle » de la part des militantes. A lire aussi https://www.democratie.pl/du-respect-de-la-responsabilite-et-de-loutrage-elzbieta-podlesna-au-tribunal/
Le 2 mars 2021, Elżbieta, Anna et Joanna ont été acquittées par le tribunal de Plock. le parquet a fait appel de la décision. En janvier 2022, Elżbieta, Anna et Joanna ont été de nouveau relaxées à l’issue de leur deuxième procès, qui a duré des mois. Le soulagement avait été de courte durée. Les autorités polonaises ayant fait appel de la deuxième relaxe devant la Cour de cassation, une juridiction supérieure. Le combat de ces trois femmes devant la justice se poursuit.
Ressources :
Le podcast d’AIF concernant leur situation, le Portrait de Front Line Defenders, la Vidéo d’AI Suisse francophone, l’ Ancienne pétition d’AI et Communiqué de presse d’AI (07.12.2021).
Bartosz Staszewski
Bart est né le 23 septembre 1990 en Suède. Il est réalisateur de documentaires, connu pour Pill Junkies (2014), Artykul osiemnasty (2017) et La démocratie ou les citoyens au pouvoir (2021). Il est aussi un important défenseur des droits LGBTI+ en Pologne et l’un des organisateurs de la marche pour l’égalité de Lublin, attaquée par des militants d’extrême droite.
En Pologne, les autorités ont recours à des procès en diffamation afin de réduire au silence les militant·e·s LGBTI, tels que Bart Staszewski et les militant·e·s à l’origine de l’« atlas de la haine », qui met en évidence les conséquences de la création de « zones sans LGBT ». Ces procédures judiciaires sont soutenues par des organisations proches du gouvernement, comme Ordo Iuris.
En juillet 2018, pendant la marche pour l’égalité de Częstochowa, Bart Staszewski portait un drapeau représentant un aigle sur un fond d’arc-en-ciel. Les milieux conservateurs ont immédiatement réagi, et notamment le ministre de l’Intérieur de l’époque, qui l’a publiquement accusé d’ « outrage aux symboles de l’État » et qualifié la marche de « provocation culturelle et religieuse de la part de la communauté LGBT ». En réaction à cette accusation publique et aux six plaintes déposées contre lui, accusé d’avoir enfreint l’article 137 du Code pénal, le bureau du procureur de Częstochowa a ouvert une enquête. Cette dernière a finalement été abandonnée le 28 septembre 2018.
Après qu’il a accroché des pancartes « zone sans LGBT » sur les panneaux routiers des municipalités et des comtés ayant adopté des dispositions et des arrêtés homophobes, Bart les a photographiées et a publié sur les réseaux sociaux en janvier 2020. Suite à cette action, Bart a fait l’objet d’une campagne de dénigrement et de plusieurs procédures civiles de la part de ces communes ou quartiers, comme Zakrzówek, Tuszów ou Niebylec, pour “atteinte aux droits de la personne”. Ces actions en justice sont soutenues par la Ligue polonaise contre la diffamation, qui coopère régulièrement avec le parti Droit et justice (PIS), au pouvoir. Bart a expliqué à AI : « Ce que j’ai fait n’était qu’une installation artistique. Je n’ai fait qu’exposer la décision des autorités elles-mêmes, je l’ai simplement rendue visible. » En mai 2022, deux ans après son action, le tribunal régional de Rzeszow a annulé l’une des procédures à son encontre mais le militant attend toujours la décision des juges concernant deux autres actions en justice intentées contre lui par deux municipalités différentes.
La campagne de solidarité lancée en faveur de Bart Staszewski, intitulée « l’arc-en-ciel n’est pas une offense », a déclenché une réaction immédiate de la part des groupes anti-LGBTI. Bart a confirmé avoir fait l’objet d’un acharnement médiatique et d’une campagne de haine qui ont entraîné la diffusion de certaines informations concernant sa vie privée « Je me souviens qu’après qu’il [le ministre de l’Intérieur] a publié cette déclaration, mon nom a circulé sur tous les sites Internet de droite. On y jugeait ma vie privée dans les moindres détails, tout en invoquant de grandes valeurs patriotiques. »
Ressources :
Portrait Front Line Defenders , Informations sur l’Atlas de la haine , Vidéo sur le combat de Bart ; vidéo de l’ONU
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