Les fondamentalistes et les activistes anti-avortement ne désarment pas en Pologne. Mais ils rencontrent en face d’eux un mouvement varié, multiple une force de mobilisation impressionnante qui puise dans toutes les couches de la société civile polonaise. Un tableau dense et vivant du combat des femmes est brossé en quelques minutes dans ce podcast, réalisé par Lina Fourneau pour l’ADDP dans les conditions difficiles de confinement du au Covid-19.
Podcast #2 – ADDP
Ces sons sont ceux d’une époque qui nous paraît si loin aujourd’hui. Depuis le mois de mars, la Pologne, comme tous ses voisins européens, vit à l’heure du Covid-19. Mais alors que les chiffres de l’épidémie continuent d’augmenter, les droits des femmes, eux, sont de plus en plus menacés .
Dans une tribune publiée le 16 avril sur Mediapart par l’ADDP (Association de défense de la démocratie en Pologne) on peut lire ces mots :
Ce mercredi 15 avril, en pleine crise du coronavirus, la Diète polonaise a examiné en première lecture un projet de loi visant à interdire totalement l’IVG en Pologne. Un autre projet de loi ayant pour objectif d’exclure toute forme d’éducation sexuelle des écoles a été débattu le même jour. Le 16 avril, ces deux projets sont finalement retournés en commission parlementaire sans date de vote prévue.
Vous écoutez le deuxième épisode de Paris Varsovie. Je m’appelle Lina Fourneau et dans un nouveau podcast signé ADDP nous allons nous intéresser à la situation des femmes en Pologne.
10 minutes ne nous suffiront pas à résumer un éternel combat qui traverse les époques, et qui est en permanence remis à l’agenda politique. L’actualité nous montre qu’il reste encore beaucoup à faire en matière des droits des femmes.
Pour bien comprendre, en Pologne, la loi légalisant l’IVG existe déjà mais dans sa forme la plus sévère. De plus, en pratique il est de plus en plus difficile pour les femmes d’y accéder du fait de tous les obstacles dressés devant elles : Aujourd’hui, l’avortement n’est donc autorisé qu’en cas de viol ou d’inceste, de danger pour la vie de la mère et des malformations graves du foetus. C’est ce troisième cas qui a été débattu à la Diète, la chambre basse du parlement polonais.
C’est en ouvrant le magazine ELle que j’ai réellement découvert les enjeux des femmes et la pologne. L’enquête semblait parler d’une société qui subissait actuellement un retour en arrière. Alors j’essaye de comprendre quelle est l’image de la femme dans la culture et dans la société polonaise.
Si nous voulons parler de la place de la femme, il faut remonter en arrière pour comprendre relation culturelle qui dépasse les époques. Le droit des femmes continue de faire débat en Pologne et l’actuel vote sur l’IVG à la Diète en est bien la preuve. Pour en parler aujourd’hui, nous recevons Agnieszka Zuk. Elle est autrice de Hourras et désarrois. Scènes d’une guerre culturelle en Pologne, publié aux éditions Noir sur Blanc en 2019.
Nous en avons parlé plus tôt, en plein confinement, le débat sur l’IVG est revenu sur les bancs du Parlement. Quelle était la réaction des Polonais, même confinés?
Agnieszka Zuk : Tout à fait, le 15 et le 16 avril en pleine pandémie du coronavirus, la Diète polonaise décide de se pencher à nouveau sur l’interdiction totale de l’avortement. Il faut savoir que l’IVG n’est autorisée en Pologne que dans trois cas. La loi polonaise est donc déjà très restrictive. Malgré le confinement, les Polonaises et les Polonais sont sortis dans la rue pour protester. On pouvait voir l’emblème de l’organisation grève générale des femmes, une tête de femme de profil sur fond noir ou alors un éclair rouge dans les rues, sur des balcons et sur les vitres des voitures et des maisons.
A quand peut-on remonter l’arrivée de cette discussion dans l’agenda politique polonais ?
AZ : Le projet de loi visant l’interdiction totale de l’IVG a été présenté à la Diète pour la première fois en 2016. C’est Ordo Iuris, une ONG ultra-conservatrice (Urszula G. et Klementyna pourront nous en dire plus), qui est à son origine. Ce projet de loi prévoyait une peine de prison pour la femme et pour le médecin ayant pratiqué l’avortement. Il y a quatre ans, des centaines de milliers de femmes furieuses sont sorties dans la rue habillées en noir pour manifester. Plus tard, on a appelé ces manifestations, les marches noires. Pour les Polonaises, c’était une sorte de prise de conscience collective. Cette tentative d’interdire totalement l’avortement a fait comprendre aux femmes qu’en Pologne ce n’était pas elles qui décidaient de leur vie et de leur corps mais l’église catholique et l’État. Il faut préciser que parmi les manifestantes en 2016, il y avait également des catholiques pratiquantes. Si elles-mêmes étaient contre l’avortement, elles étaient cependant pour le choix.
Depuis 2016, beaucoup de chose a changé et on peut certainement affirmer que les femmes constituent désormais une véritable force sur la scène politique polonaise. Aujourd’hui, on dénombre une centaine d’organisations qui luttent pour le respect des droits de femmes dont la plus grande l’OSK (Grève générale des femmes). Ces organisations qui luttent non seulement pour le respect des droits de femmes mais aussi pour la défense de la démocratie ont depuis 2016 coordonné et renforcé leur action. On ne peut ne pas mentionner le Congrès de femmes qui réunit chaque année plusieurs milliers de femmes venues de toute la Pologne pour trois jours de conférences et d’ateliers. Le thème est différent chaque année et l’année dernière c’était la défense de la démocratie. Agata Araszkiewicz peut nous en dire plus… Depuis octobre 2019 et les dernières élections législatives, plusieurs militantes féministes siègent au parlement. Elles sont certes minoritaires mais n’ont probablement jamais étaient aussi nombreuses à la Diète polonaise.
A travers les époques, y a t-il toujours eu un lien entre la question de l’avortement et l’église dans le pays?
AZ : Sous le communisme, l’avortement était légal et gratuit en Pologne et ce depuis 1956. Même si l’émancipation des femmes en Pologne Populaire était restée assez superficielle, il faut cependant noter que certaines mesures progressistes avaient été adoptée, comme le droit à l’IVG, l’accès aux soins médicaux gratuits, le développement du réseau de crèches et d’écoles maternelles. L’émancipation des femmes faisait partie du nouveau modèle de la société imposé aux Polonais après la guerre avec l’instauration du régime communiste.
Cependant, déjà dans les années 70, l’église catholique a commencé à faire pression pour que l’accès à l’IVG soit aussi restreint que possible. En 1989, la Pologne est devenu un pays libre et démocratique. La pression des hiérarques de l’église a porté ses fruits en 1993 lorsque la très restrictive loi appelée « compromis », d’ailleurs toujours en vigueur, a été votée. C’est ainsi qu’un pacte a été scellé entre l’Etat et l’Eglise pour remercier cette dernière de son engagement dans la lutte contre le communisme.
Vous le disiez tout à l’heure, certains sont même descendues dans la rue en plein confinement. Quelle est la réaction des femmes polonaises aujourd’hui, dont le combat semble toujours caché par d’autre causes ?
AZ : Le problème c’est que les femmes ont toujours entendu que leurs droits ce n’était pas une priorité. Il y avait toujours des choses plus importantes : la lutte pour la démocratie, pour la souveraineté de la Pologne, aujourd’hui la lutte contre le PiS etc. Les Polonaises ont longtemps supporté cet état de choses en dignes mères Polonaises (matka polka) mais en 2016, c’était la goutte qui a fait déborder le vase, elles ont dit : « stop » !
La “mère Polonaise” est une figure fortement ancrée dans la culture polonaise. Comme cette expression nous l’indique, une Polonaise n’a d’existence qu’en tant que mère, ensuite c’est une mère qui sacrifie sa vie personnelle, ses désirs sur l’autel de la famille et de la patrie.
Tout à l’heure nous parlions d’Ordo Iuris qui est sans doute l’activité la plus importante et la dangereuse pour la liberté des individus et surtout des femmes en Pologne.
Créé en 2013, l’Institut Ordo Iuris pour la culture juridique (comme il se nomme lui-même en détournant les termes du langage selon un procédé familier aux techniques des fondamentalistes), a de plus en plus d’importance dans le jeu politique actuel. En 2020, ils ont été à l’initiative dela Chartes de Familles dans des villes et régions polonaises qui se sont affichées “Zone libre de l’idéologie LGBT”. C’est aussi Ordo Iuris qui fut à l’origine du projet de loi de 2016 qui a inspiré le texte actuel débattu à la Diète qui prévoit de supprimer le cas de la malformation grave du foetus comme nécessitant un avortement.
Pour nous éclairer sur cette organisation proche du parti au pouvoir Droit et Justice (PiS), je me tourne vers vous, Urszula Grycuk, juriste de la Fédération pour les Droits des Femmes et le Planning Familial (FEDERA) et co-auteure d’un rapport détaillé intitulé « La contre révolution culturelle et religieuse. La Pologne est-elle menacée par une loi subordonnée à l’idéologie des fondamentalistes ? ».
La Pologne est-elle menacée par une loi subordonnée à l’idéologie des fondamentalistes ?
Urszula Grycuk : Selon les auteurs de la publication, oui. La loi laïque semble être une fiction en Pologne d’aujourd’hui. Avec des activités d’ Ordo Iuris cela devient de plus en plus apparent.
Les auteurs du rapport sur Ordo Iuris que notre organisation (La Grande Coalition pour pour l’égalité et libre choix) a édité s’appuient sur l’appartenance (confirmée par les sources citéés) d’Ordo Iuris a un large réseau des organisations ultra conservatrices qui s’appelle Agenda Europe. Ordo Iuris nie cette appartenance mais les preuves existent. Selon le manifesto d’Agenda Europe, doit être instauré et devrait être en accord avec les lois naturels qui sont inspirées par l’église. Sous certains aspects, dans son idéologie, Ordo Iuris va même plus loin que l’eglise catholique en Pologne. Cette organisation est à l’origine du projet de loi qui non seulement interdisait l’avortement mais aussi pénaliserait les personnes qui décident d’avoir recours à l’avortement (le projet dit citoyen qui n’a pas été voté en 2016). Quand il s’agit du projet de Kaja Godek, activiste Pro Life, débattu en Avril de cette année dans le Parlement Polonais, Ordo Iuris soutient fortement ce projet, mais plutôt dans les coulisses, en appelant l’Eglise et les organisations extrémistes à faire pression sur les parlementaires pour voter ce projet de loi.
Au début de l’année, Ordo Iuris a été désigné pour avoir été initiateur de la Charte de Famille qui a été associée à la discrimination envers les personnes LGBT sous couvert de la protection de familles. La carte du territoire appelée la carte de la haine a été préparée selon les données provenant des collectivités locales qui ont décidé d’adopter la Charte, dont quelques exemples allaient même plus loin dans la tendance discriminatoire que des idées proposées par Ordo Iuris. Ordo Iuris a introduit une action en justice contre les créateurs de cette carte pour améliorer son image publique.
En fait, l’action en justice devient maintenant leur outil plus fréquent, pour palier aux critiques qui s’élèvent de plus en plus contre leurs messages violents. Cela crée une perception immediate qu’ils peuvent avoir raison mais le effet plus grave de ces action est chilling et riskque a faire peur aux activistes et autres personnes qui osent parler la verite sur cette organisation.
Une partie de notre publication présente les activités d’Ordo Iuris sur le champ procédural (action en justice qui deviennent plus en plus nombreux) ; sur le champ législatif et à l’international.
Ses stratégies d’action
Pour réaliser ces objectifs, Ordo Iuris comme, les organisations similaires dans toute l’Europe, utilise plusieures stratégies. Dans notre publication nous les analysons et donnons des exemples correspondants aux 3 thématiques : les droits sexuels et reproductifs, la perception de famille et la perception tordue de la liberté de conscience et croyance.
Quatre exemples ont ete deja citées par European Parlaimentary Forum dans son rapport « Restaurer l’ordre naturel » 1) Stratégie de renversement des roles et les droits associées c’est a dire le groupe majoritaire va endosser le statut de victime (par exemple les chrétiens, les familles traditionnelles) ; 2) stratégie d’interception de droit. C’est a dire utiliser le langage de droits de l’homme pour suggérer des droits non existantes dans les faits – par exemple droit de la famille, droit de foetus ; 3) stratégie de dénigrement des adversaires – définir des ennemies, par exemple de personnes LGBT 4) stratégie de légitimation, participer dans des initiatives prises au niveau des organisations internationales qui amènent Ordo Iuris et les organisations semblables à devenir des interlocuteurs dans communautés internationales sérieux et respectés.
Dans notre rapport nous avons aussi développé les deux strategies additionelles : 1) strategie de manipulation du langage et 2) strategie de manipulation juridique.
Agata Araszkiewicz, chercheuse, acitiviste et ecrivaine polonaise basée a Bruxelles, affiliée au Laboratoire d’études de genre et de sexualité auprès de CNRS et Paris, a publie en francais « La révolution oubliee. L’émergence d’une écriture féminine dans l’entre-deux-guerres polonais » (2012) et a participe dans le numéro d’Esprit en mars 2019 consacre au nouvel autoritarisme en Pologne.
Aujourd’hui, vous voulez nous parler d’un exemple précis du Congrès des Femmes en Pologne.
Agata Araszkiewicz : Le mouvement des femmes polonaises s’est développé à partir du XIXe siècle dans le temps de partages quand la Pologne n’a pas existé politiquement, donc dès le début il a été associé aux questions de l’indépendance. L’année 1918 marque le retour de la Pologne sur la carte de l’Europe et c’est aussi la date à laquelle les Polonaises ont gagné les droits des votes grâce à leur engagement. La reprise de la liberté, cependant, a renforcé le discours d’émancipation dans la littérature et pas autant dans la politique. Après 1989, après une période de communisme (qui était régie par d’autres principes), cela s’est produit de la même manière (aujourd’hui l’art ou la littérature créées par des femmes font partie du mainstream artistique, les droits politiques des femmes ne sont pas dans le mainstream politique). Les femmes polonaises ont été sacrifiées dans une alliance politique avec l’église dans le cadre de l’intégration avec l’Union européenne, les gouvernements populistes contemporains renforcent cette tendance. C’est pourquoi le féminisme polonais axé sur les droits et les besoins intimes et politiques des femmes polonaises en tant qu’activisme contemporain et mouvement social est si important et unique dans la perspective de l’histoire polonaise. Il faut souligner que les actions extrêmement efficaces de la Grève nationale des femmes et des Protestations noires sont précédées par d’autres actions précédentes comme la grande manifestation Manifa, organisée chaque année le 8 mars, qui a commencé en 2000 à Varsovie. Aujourd’hui, Manifa est organisée dans toutes les grandes villes de Pologne et rassemble des dizaines de milliers de personnes à travers le pays, tous réunis sous divers postulats féministes.
Un autre événement important c’est le Congrès des femmes, qui a été créé en 2010 à Varsovie. Sa genèse c’est la déception suscitée par la situation politique des femmes – les droits reproductifs menacés, des revenus inégaux, une faible présence des femmes dans les partis politiques et une faible présence du féminisme dans le débat public. Le Congrès des femmes est organisé une fois par an, sous la forme d’une conférence de deux jours avec de nombreux blocs thématiques parallèles et des ateliers. Il attire jusqu’à 10 000 personnes de toute la Pologne. Mais il fonctionne également toute l’année, offrant une formation civique et politique aux femmes dans tout le pays, en particulier dans les petites villes et les poviats. Les thèmes annuels du congrès sont liés à des revendications politiques spécifiques (comme le droit à l’avortement, la parité, la séparation de l’Église et de l’État, l’égalité de travail et l’égalité des chances), mais ses centres thématiques traitent également des sujets plus larges. Il suffit de regarder leurs titres et slogans: Comment négocier une augmentation, le Centre Vert des Elfes et Fadettes (Rusałek ?), le Centre GRRRRL Power, Les femmes handicapées, indisciplinées et invaincues, Le Centre des droits des animaux, La culture du viol – la culture de résistance, le Centre spirituel de femme, La femme et l’église, Le Centre LGBTQA. Le Congrès des femmes est fondé par deux femmes : une philosophe Magdalena Środa et une femme d’affaires Henryka Bochniarz. Il est un méga-événement, organisé dans des lieux prestigieux comme le Palais de la Culture à Varsovie, mais aussi dans les autres grandes villes polonaises ( s’il peut avoir la faveur politique de leurs présidentes et présidents). Plusieurs personnalités politiques y sont présents comme Donald Tusk ou Jerzy Buzek, des politiciens polonais connus des institutions européennes, ainsi que des icônes de la gauche polonaise comme Robert Biedroń. Le Congrès est créé volontairement par plusieurs centaines d’intellectuelles, activistes et bénévoles. Il applique toujours que des formes féminines sur les documents (les hommes reçoivent des plaques avec l’inscription « une panéliste » ou « une participante »). Son arrière-fond est basé sur l’Association du Congrès des femmes, qui est composée de plus d’une centaine de femmes connues du monde de la culture, des affaires et de la politique, dont la lauréate du prix Nobel Olga Tokarczuk, la réalisatrice Agnieszka Holland ou l’actrice Krystyna Janda. La forme cyclique du Congrès des femmes, qui est un lieu de réflexion, de pression politique, de renforcement des femmes (principalement dans les provinces), mais surtout de création d’un espace social convivial qui les rend fortes, est l’un des facteurs les plus importants du mouvement des femmes en Pologne aujourd’hui.
Même avant l’arrivée des populistes de droite au pouvoir on a toujours parlé très peu de Congrès (ou d’une manière critique) dans les médias polonais. Cependant de nombreux politiciennes et militantes féministes sont issues de ce mouvement qui a considérablement renforcé leur position sur la scène politique (parmi elles il y avait notamment des ministres de l’égalité ou du vice-président du Sejm). Le Congrès polonais des femmes a également ses satellites dans d’autres villes européennes, où il y a une grande émigration polonaise comme Bruxelles, Londres, Vienne ou Stockholm. Une notion la plus stratégique a le Congrès des femmes de Bruxelles, qui a déjà eu sa Vème édition, et qui est organisé par une association féministe polonaise-belge Elles sans frontières ASBL. Il crée une plate-forme entre l’événement féministe polono-européen traditionnellement organisé au Parlement européen et une journée des débats et ateliers organisés en polonais et en français (par exemples sur la sexualité et la sensualité des femmes ou sur l’économie féministe) pour intégrer les femmes polonaises issues de l’émigration économique et les expates polonaises de l’UE en coopération avec mouvement des femmes belges et internationales.
Merci à vous trois pour vos expertises.
Les parlementaires polonais ont finalement refusé de se prononcer le jeudi 16 avril sur ce texte qui durcissait encore plus une loi déjà considérée comme les plus strictes du monde en matière d’avortement. Mais si le texte a été renvoyé en commission jusqu’à nouvel ordre, le combat est loin d’être fini pour les femmes. Vous avez écouté le deuxième épisode de Paris-Varsovie, je m’appelle Lina Fourneau et j’ai réalisé ce podcast pour l’ADDP (Association pour la défense de la démocratie en Pologne)
Photo : anja_rubik
Photo couverture anja rubik sur son compte Instagram :
(en polonais ci-dessous)
Unfortunately, once again we have to fight for our health, safety and dignity. I don’t know if you know but Mrs.Godek wants me to die during delivery and leave an orphaned child. Mrs.Godek wants you not to have a choice after you’ve been raped and force you to give birth to the rapist’s child. Mrs.Godek wants us to carry a child for 9 months knowing that it will die moments after delivery or will be irreversibly handicapped .
YES! this could be ME, YOU, your daughter, wife, granddaughter or mother. This bill applies to me, you, every woman, man and family in Poland! Mrs.Godek will be reading a civic proposal in regards to tightening the anti-abortion laws during an epidemic when we aren’t allowed to go out side and protest. It is extremely cruel that in a moment when we need support, when many of us have lost our close ones or our jobs and our future is unknown, they are trying to take away our dignity and our right to decide about our lives.
Niestety po raz kolejny musimy walczyć o Nasze zdrowie, bezpieczeństwo i godność. Nie wiem czy wiecie ale
Pani Godek che abym umarła pod czas porodu i zostawiała osierocone dziecko. Pani Godek che abyś ty zgwałcona nie miała wyboru i była zmuszona urodzić dziecko gwałciciela. Pani Godek chce abyśmy przez 9 miesięcy nosiły w sobie dziecko wiedząc, że ono umrze tuż po porodzie lub będzie nieodwracalnie upośledzone.
TAK! to mogę być JA, TY, twoja CÓRKA, WNUCZKA, ŻONA czy MATKA. Ta ustawa dotyczy mnie, ciebie, każdej kobiety, każdego mężczyzny i każdej rodziny w Polsce! W środę Pani Godek będzie czytać obywatelski projekt o zaostrzeniu przepisów antyaborcyjnych właśnie pod czas epidemii kiedy nie możemy wyjść na ulice i protestować. Jest to wyjątkowo okrutne, że w momencie kiedy potrzebujemy wsparcia, w momencie kiedy wielu z nas potraciło pracę i nasza przyszłości stoi pod znakiem zapytania próbuje nam się oderwać prawo do decydowania o naszym życiu. #strajkkobiet#odrzućprojektgodek#strajkonline